Le projet du Cerdi « Être et paraître : l’image de la justice au 21e siècle » a été retenu par La Diagonale Paris-Saclay (FCS Campus Paris-Saclay et Programme étatique Investissements d’avenir), dans le cadre de l’AAP « Art et science » de 2014.

Le projet a pour objectif de créer une série d’œuvres d’art, réalisées par un artiste plasticien, Jakob Gautel, et une scientifique, juriste spécialisée en droit d’auteur, Alexandra Bensamoun. L ’ambition est d’identifier le droit comme un sujet artistique, en particulier via la relation entre « Schein und Sein », l’être et le paraître, l’essence et l’apparence.

Description du projet :

Le Droit est objectif, impartial ; il enserre quiconque s’y frotte dans un cadre pétri de neutralité et de rigueur intellectuelle ; il détermine la vérité pour (r)établir la justice. Au contraire, l’art est liberté, absence de carcan, subjectivité. Pour ces raisons, il est réticent à se laisser étreindre par la matière juridique.

Cette opposition sera ici l’occasion d’une rencontre. Car malgré la neutralité et l’objectivité recherchées par la justice, il y a un côté « spectacle » et « performance » dans un procès et, plus largement en Droit, où chacun devient acteur d’un rôle. D’où l’idée de ce projet : « Être et paraître : l’image de la justice au 21e siècle ».

A l’heure où les autorités s’interrogent sur la « Justice du 21e siècle » (processus de réflexion lancé en 2013 par Mme Taubira), il importe que l’art puisse aussi contribuer à la réflexion.

Dans ce contexte, les œuvres d’art seront réalisées grâce à une lecture « hybridée » du droit et de l’art. Cette hybridation est permise par le fait, d’une part, que l’artiste connait le droit pour avoir été à l’origine d’un procès retentissant en droit d’auteur (l’arrêt « Paradis », l’œuvre de Jakob Gautel ayant été reprise sans son autorisation par une célèbre photographe) et, d’autre part, que la juriste travaille sur l’art.

Les réalisations artistiques pourront s’épanouir dans plusieurs directions : photographies, vidéos, écrits… Elles seront cosignées, conformément à la demande formulée dans l’appel à projet. La juriste et l’artiste s’engagent pour cela à mettre leurs ressources intellectuelles en commun pour créer de manière collaborative. Un va-et-vient entre les connaissances et le savoir-faire de l’un et de l’autre s’installera, pour questionner l’imagerie liée au monde du droit.

Visuel du projet :

Projet Etre et Paraitre

Justitia au carrefour de l’être et du paraître… Dans une main, son être, sa raison d’être : la balance de la justice. Dans l’autre, le paraître : le geste narcissique de l’autoportrait réalisé avec son téléphone portable, le fameux « selfie » qui inonde les réseaux sociaux, reflet de notre société de « com » obsédée par le devenir image du moindre geste.